« Méfions-nous des contrefaçons ! », par Jean-Marc Mézenge

Si le péril jaune en football est bien localisé du côté de la Beaujoire, la contrefaçon ne demeure pas moins légion dans notre championnat de Ligue 1. Comme l’économie mondiale frappée par un fléau « made in China », les amoureux du ballon rond sont victimes, eux,  d’un produit de luxe ibérique importé et plagié par des faussaires de notre passion.

Visant à nous faire avaler des vérités comme un Catalan se goinfre de « chouros » un soir de match au Camp Nou, une partie de la presse mais, plus grave encore,  certains entraîneurs en poste essayent de transposer, vous l’avez compris,  la subtilité du jeu  du Barça vers leur équipe favorite. Vendu à toutes les « salsas »  pour nous transformer en « Fashion victim» du FC Barcelone, on nous fait croire que toutes les équipes qui évoluent en 4-3-3 « made in  Blaugrana de Pep Guardiola » sont offensives, et celles plus classiques, organisées en 4-4-2, voir en 4-5-1, «made in Internazionale Milano» de José Mourhino, sont plus défensives. Je ne vous parle même pas de « la volée de bois vert » que subirait un coach qui, aujourd’hui, oserait pour une circonstance, utiliser le 5-3-2 afin de recristalliser une confiance collective, comme a pu le faire Jean Fernandez avec l’AJ Auxerre à une époque.

La réalité et le scénario d’un match, sanctionnés par un score,  sont souvent très loin de ces clichés ou idées reçues d’organisations de jeux qui gagneraient ou celles qui feraient déjouer l’adversaire. Alors, quid des choix de la valeur et de la complémentarité des joueurs ? Quid des équilibres à respecter ? Quid des animations offensives et défensives en mouvements enchaînés ? Quid de la réponse technico-tactique adéquate du footballeur intelligent ? Quid de la prise de risque individuelle et collective pour déséquilibrer l’adversaire afin d’infléchir le rapport de force ? Quid du coaching en direct pertinent et décisif ? Et je vous passe les principes les plus invisibles à l’œil du quidam qui s’enflamme, lui, tout simplement, devant la fluidité et la simplicité du jeu de « toqué », en une touche, de Barcelone ou de Bordeaux. Il y a aussi ceux qui font semblant de respecter les autres acteurs mais qui, sur le terrain, ne transforment pas plus leurs paroles en actes que les fondamentaux du jeu en exigences de leur métier. Ceux qui omettent que le football se pratique par de l’humain transcendé par des leviers psychologiques collectifs et individuels. Et, il y a ceux qui en oublient même qu’il n’y a pas que le jeu du Barça pour faire progresser leur culture.

Comme moi, vous avez sans doute remarqué que le Rennes de Frédéric Antonetti est plus offensif que celui de Guy Lacombe. Tout le monde est – enfin était – content et confiant ! Force est de constater que « la saison du stade est pliée en février ». Alors que cela nous serve à tous de leçon : « Méfions-nous des contrefaçons ! » et « forgeons-nous notre propre identité de jeu, de formation et de culture » avec humilité et ambition à la mesure de notre potentiel.

« Allez Rennes ! »

Jean-Marc Mézenge

Jean-Marc Mézenge est coach et formateur (One To One) et consultant football pour France Bleu Armorique. Il nous livre une chronique. Chaque mois, il s’exprimera ainsi dans les colonnes de Rennes Football.

4 réflexions sur « « Méfions-nous des contrefaçons ! », par Jean-Marc Mézenge »

  1. je suis d’accord, toutes ces soi disant statistiques que antoneti sort à chaque fois comme quoi il y aurait moins d’occasions concedees et plus d’occasions , et bien je cherche car je ne trouve pas, car pour moi les annes precedentes quand je pense a rennes je pense toujours à toutes ces occasions ratees , et finaleemtn des attaques ou tout le monde participe. Alors quelle est l’interet d’aligner 3 attaquants quand ces 3 sont de pointe et en aucun cas ailier, je cherche et je ne comprends pas. Peut etre que guy lacombe jouait en 4-5-1 mais le jeu m’a toujours paru plus fluide plus beau à voir malgre ce que certains pretendent. Les joueurs me praraissaient se transcender

  2. briand etait tres moyen lors de sa reprise et pourtant il a ete aligne quitte presque a plomber l equipe on voit le resultat desormais (cest du tres haut niveau!! ), anto est un tres bon entraineur a 2.3 ou 5 points pres on etait en lice pour la c1

  3. monsieur mezange moi même supporter rennais je m’inquiétais, à juste titre, de l’arrivé d’antonetti et de son staff dans les couloirs rennais de la piverdière. Lacombe n’aurait certainement pas realiser le même parcours s’il était rester ici et si on avait pu et voulu, surtout, lui donner ce su’il espérait. je me questionne dur un changement d’entraineur alors que le groupe pro arrive en finale de coupe nationale et qu’îl était plutôt bien placé dans une course européenne. je m’interroge également sur la pérénisation d’un projet quand on change 7 fois d’entraineurs en 10 ans… a la limite les meilleurs résultats qu’on a justement pu faire dans ses 10 dernières années étaient avec le guen et boloni qui sont rester plus de trois dans le club. Quid également de lacombe avec une saison suplémentaire et de gourcuff quand on voit ce qu’il réalise à Lorient. Pour rève serait de voir péréniser quand même antonetti et son fond de jeu sur le temps avec les joueurs rennais, on ne peut pas changer un système défensif en offensif du jour au lendemain, nous sommes dans une période de reconstruction et cela passe forcément par des saisons blanches même pour la barça de guardiola, l’arsenal de wenger, le milan de mourinho, le bordeaux de blanc etc etc…

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