« Le changement, c’est maintenant ! », par Jean-Marc Mézenge

Loin de moi l’idée de surfer sur ce slogan en vogue à connotation politique pour vous sensibiliser au nouvel esprit qui souffle dans les travées du Stade de la route de Lorient. De toute façon, cela ne serait pas crédible !

Dans un contexte de grand désarroi, le football français est lui aussi victime de la récession et d’abus en tous genres. Finis les salaires pharaoniques (?), finies les erreurs de casting (?), finis les troubles de comportement (?), la politique des copains (?) et les fautes de goût (?), l’heure est à la normalisation et à la raison.

Hormis le PSG en Ligue 1 et l’AS Monaco en Ligue 2 boostés par les pétrodollars, tous les clubs doivent réduire la voilure tout en gardant le cap au risque de se voir échouer dans le mur, voire pire, dans l’indifférence. La baisse de la fréquentation des stades, des abonnés et, pour certains, de l’attractivité pour les diffuseurs télévisuels sont pour les clubs des données objectives qui viendront plomber leur image et marquer au fer rouge les stigmates de leur développement sportif et structurel. A moins que les résultats de l’équipe première ne viennent cacher la « misère ».

Dans ce marasme ambiant, le célèbre adage « quand on n’a pas de pétrole, on a des idées » est de rigueur pour un « Stade Rennais FC » au carrefour de son destin emblématique. Alors, c’est à tous les niveaux que les décideurs font preuve d’imagination, de créativité et de pertinence pour des valeurs ajoutées.

Les nominations d’un ex-président de nouveau en bonne santé, Frédéric De Saint-Sernin, d’un administrateur passionné, Jacques Delanoë et le recrutement d’un joueur expérimenté, Jean II Makoun, laissent croire à une « riche idée » malgré des moyens limités mais surtout à des valeurs retrouvées.

Avec le retour d’un dirigeant aux convictions citoyennes dont le discours « politiquement correct » doit maintenant tenir toutes ses promesses, le renfort d’un spécialiste de la communication pour mettre de l’huile dans les rouages d’un club dont l’image veut être bonifiée, ancrée localement  et « l’investissement » d’un joueur expérimenté et complémentaire de « la jeunesse insouciante », les Rouge et Noir sont armés, in and out, pour « donner l’image d’un club plus attractif, plus convivial » et je l’espère plus efficace.

Eh bien, c’est un bon début mais très vite les résultats, la progression de l’équipe fanion et une nouvelle dynamique sportive devront suivre cet élan au risque de constater que la quatrième saison de Frédéric Antonetti ne laissera pas une trace indélébile dans le palmarès rennais, vierge depuis 40 ans, et dans les annales du football français.

Pour finir, je voulais juste citer Jean De La Bruyère, écrivain : « Il y a dans les meilleurs conseils de quoi déplaire ». A méditer, mais je n’ai pas vocation à être un martyr.

Jean-Marc Mézenge
Jean-Marc Mézenge est l’ancien adjoint de Raymond Kéruzoré et consultant sur France Bleu Armorique.

6 réflexions sur « « Le changement, c’est maintenant ! », par Jean-Marc Mézenge »

  1. J’ai du mal à comprendre certaines expressions : un président « aux convictions citoyennes », un club à l’image « ancrée localement »? ; ces termes traduisent de bonnes intentions, certes, mais je ne vois pas comment « ancrer localement » une équipe aux mains d’agents (merci au rédacteur de ces deux excellents articles de cet été), de joueurs devenus des mercenaires (cf Kembo et autres) qui ne me paraissent pas avoir la fibre locale et encore moins régionale.
    Quant à la défection du public en général, un sondage au niveau national, serait intéressant pour connaître les vraies raisons, en laissant les gens intéressés par le foot donner leur version et dans l’anonymat. Là on saura vraiment la ou les principales causes du mal ambiant.

  2. j’ai du mal à comprendre ce que veux dire également jean-marc.

    Sur les baises de fréquentations j’ai peut-être une idée de façon plus général sur le stade rennais ; est-ce que les résultats passées et la qualité du jeu déployé depuis 4 ans ne jouent pas en défaveur du club ainsi que de celui des supporters? J’y crois beaucoup plus qu’à la sempiternelle crise qui a le dos bien rond pour tout expliquer.

    Enfin concernant Antonetti pas sur que ce soit cette année qu’il inscrive une ligne tout aussi bien à son palmarès qu’à celui du club à part finir dans les 10 derniers du championnat.

  3. Moi non plus je n’ai pas trop compris, même à la troisième lecture. On attend surtout Jean Marc pour nous sortir un sujet réfléchi sur la reconstruction du SRFC (sans effets de style ou de genre, stp).

  4. eh bien de conseils Jean Marc tu n’en donnes pas ! et tu te gardes bien de déplaire…tu constates..oui un nouvel enviro.nnement…..tes propos sont incolores, inodores…un exercice de style !
    oui ou non approuves-tu le style de jeu, le collectif du stade rennais.,? à t’entendre sur france armorique tu ne mets pas du tout le coach en cause !… je suis pourtant sûr que l’esprit du jeu prôné par Christian Courcuff te te conviendrait 5 sur 5 alors lâche-toi jean-marc…le foot est un jeu..la langue de bois c’est pour les politiques !.

  5. la « misère » ? Elle vient aussi d’un public sobre et sans conviction. Pour étayer mes propos, il aurait fallu voir le public de Cesson contre Montpellier l’année dernière au handball. Un des derniers ou le dernier match de la saison face à ex-champion d’Europe, multi-champion de France des Joueurs, des Dirigeants et des Supporteurs se sont motivés. Tu m’étonnes que les Joueurs blessés du MAHB ont dit : « Vas-y chérie, va parier … Même à la mi-temps on perd … ». Voir cette euphorie à Rennes ? Voir, sentir cet engouement pléthore dans les travées du stade de la Route de Lorient ? J’ai un doute.
    Un jour mon papa m’a dit : « Il y avait des types assis en haut des tribunes pour la demi finale de la Coupe de France contre Marseille ! »
    Je lui ai rétorqué : « Mais papa, il y a des places assises en haut des tribunes à Rennes. »
    Il m’a répondu : « Oui mais pas sur la couverture des tribunes et des types étaient là, assis, … »

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