La Route de Bucarest – Rustavi, voyage au pays des Soviets

Tout au long de la campagne européenne du Stade Rennais, Puchkin vous guidera à la découverte des adversaires des « Rouge et Noir », des villes visitées, de leurs histoires et de la culture locale. Pour leur premier déplacement dans la compétition, les Rennais se déplacent en Géorgie et plus précisément à Rustavi, ancien pole industriel du régime Sovietique dans la banlieue de Tbilissi.

Bostan-Kalaki, aux origines de la Géorgie

La ville de Rustavi, située à 25 kilomètres de la capitale géorgienne Tbilissi, a été fondée sous sa forme actuelle au  terme des années 1940, dans le cadre du programme de développement industriel du régime soviétique voulu par Staline.

Précédemment, Rustavi avait été abandonnée depuis le 13eme siècle et la destruction de Bostan-Kalaki, ville antique de Géorgie, fondée au quatrième ou cinquième siècle avant Jésus Christ, impliquée dans l’unification des états géorgiens et citée dans les voyages d’Alexandre le Grand.

Bostan-Kalaki, qui reçût le statut d’évêché au cinquième siècle et le conserva jusqu’à sa chute, fut rasée par les Mongols au 13eme siècle, et le site fut donc abandonné pendant plusieurs centaines années. De cette lointaine époque, ne restent que quelques ruines du château érigé dès la fondation de la ville.

 

Résurrection et industrialisation

L’activité métallurgique a réellement pris son envol à Rustavi au cours de la Seconde Guerre mondiale. Après la saisie par l’armée soviétique de nombreux équipements industriels de traitement de l’acier appartenant à l’Allemagne, le parti communiste décida la création d’une immense usine métallurgique à Rustavi. Tirant profitant de la proximité de la ville avec l’Azerbaïdjan, une région riche en minerai de fer, l’usine métallurgique de Rustavi se développa rapidement et la ville nouvelle de Rustavi commença à se développer dans ses alentours, entre architecture stalinienne dans le « vieux Rustavi » et blocs d’appartements communistes dans le « nouveau Rustavi ». En 1990, Rustavi comptait plus de 160,000 habitants, pour la plupart employés dans le secteur industriel.

Rustavi contemporaine

Avec la chute du bloc communiste, Rustavi fut particulièrement durement touchée puisque son économie était entièrement axée sur l’activité industrielle et ancrée dans le programme économique soviétique.

La fermeture de nombreuses usines, un taux de chômage atteignant 65% de la population active et un exode massif (la population chuta de 160000 habitants à 110000 en quelques années) dans une ville frappée par le crime et la pauvreté, firent de Rustavi une ville quasi-fantôme au cours des années 1990. 
Aujourd’hui, si l’activité métallurgique reste encore et toujours une partie importante de l’économie locale, la ville a trouvé  de nouveaux axes de développement. Profitant de sa situation près des frontières arménienne et azerbaidjanaise, Rustavi est devenu une plaque tournante de la vente de voitures d’occasions venues d’Europe occidentale et destinées aux pays du Caucase.

Parallèlement, Rustavi possède un circuit de course automobile qui fut offert à la fédération géorgienne d’automobile par le gouvernement géorgien en 2008. Des projets de création d’une piste de course moderne et homologuée pour les compétitions internationales sont aujourd’hui envisagés, et pourraient permettre d’achever la réhabilitation de Rustavi sur le plan économique.

Un peu de culture : L’Ensemble Rustavi

Demandez à Fréderic Antonetti quel est le principal point commun entre Rustavi et sa Corse natale, et il vous regardera surement avec des yeux pleins de petits points d’interrogation. C’est une affaire de spécialistes, mais Rustavi a vu naitre en 1968 l’un des ensembles polyphoniques les plus réputés au monde, l’Ensemble Rustavi.

Créé en 1968 par Anzor Erkomaishvili, descendant d’une lignée de sept générations de musiciens, chanteurs et folkloristes. Les chœurs de Rustavi, qui sont composés uniquement d’hommes, rassemblent les styles et chants de différentes régions de Géorgie et un spectre exhaustif de timbres de voix, amenant les auditeurs à découvrir toutes les facettes de la musique traditionnelle géorgienne.

Les chants sont exécutés le plus souvent a capella, et plus rarement accompagnés par des instruments à cordes traditionnels géorgiens tels que le chonguri ou le pandhuri. Aujourd’hui, l’ensemble Rustavi est composé de 10 chanteurs et 50 danseurs et danseuses.

Ensemble Rustavi – Lado Tandilashvili



2 réflexions sur « La Route de Bucarest – Rustavi, voyage au pays des Soviets »

  1. Super quand j’ai entendu qu’on tirait Rustavi, j’ai immédiatement pensé à l’Ensemble, seul truc que je connaissais (je savais meme pas que c’était une ville à la base !) 🙂 belle référence

  2. Cela donne vraiment une couleur sympa aux matchs de coupe d’Europe, j’espère que tu vas continuer.

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