« Chronique d’une mort annoncée ! », par Jean-Marc Mézenge

N’ayez crainte supporters et amis du Stade Rennais, loin de moi la pensée d’évoquer, à travers ce titre un peu provocateur, la fin de notre « club Cherubin ». Je risquerais de m’attirer les foudres des personnes qui, comme moi, ont été élevées et nourries dans le sérail Rouge et Noir. Cependant, après ce premier tour de l’Europa League opposant le SRFC aux géorgiens du FC Rustavi Mellurgist, chaussures de plomb et moral d’acier, il y a une partie de mon cerveau qui ne pouvait s’empêcher de cogiter sur des valeurs sportives et humaines que nous aimerions revoir, peut-être un jour, au Stade de la Route de Lorient.

Après une fin de saison dernière mortifère, c’est sans doute dans une critique existentielle du collectif, voire une psychanalyse de groupe sur les raisons pour lesquelles les férus du football et les amoureux du « Stade » ne s’y retrouvent plus ou trop peu. A ce stade, nous devons tous explorer sans vergogne nos émotions mortifiées. Plus encore, lors de cette soirée qui aurait dû être une fête, que dis-je, un hymne à l’amour pour un club qui revit dans une compétition européenne désertée depuis trois saisons, ce fut au contraire un hommage à la mort, du petit cheval sans doute, qui assombrit mes états d’âme et surtout mes illusions.

Nous étions  14 000 spectateurs environ à scruter le premier match officiel européen de nos favoris sur nos terres Bretonnes avec des idées plein tête, des espoirs plein le cœur. Le match aller avait, pour une fois, valorisé le secteur offensif tant décrié la saison dernière et, avec l’arrivée des recrues dont le profil avait été savamment dessiné par notre triumvirat, entraineur-manager-actionnaire, on pouvait entretenir la flamme de la rédemption.

De plus, comme on dit chez Canal, une rumeur entretenue par des médias bien informés venait même nous mettre l’eau à la bouche en nous annonçant prochainement l’arrivée d’un « attaquant, finisseur d’envergure et très cher » puisque MM. Pinault avaient donné leur aval sur cette OPEA estivale avant la clôture du marché des transferts.

Hélas, mille fois hélas, et malgré la victoire de vos favoris 2 à 0, le spectacle de ce tour préliminaire d’Europa League proposé dans une ambiance morose fut d’un niveau tactique et technique tellement consternant que, pour la première fois depuis des lustres, les 4 minutes de temps additionnelles furent un supplice. Pour atténuer la souffrance, je me forçais alors à penser que cette rencontre trop fade était teintée de fatigue et maladresses légitimes en cette phase. Mais, aussitôt, je réfléchissais aussi à la trentaine de matchs (Europa League+ L1+ Coupe de la Ligue)  qui attendent les joueurs jusqu’en décembre 2011 et surtout à la gestion de la préparation athlétique d’un staff remis en cause par les blessures récurrentes de cette maudite fin de saison dernière.

Après cette douleur vécue comme des prémices et  « La mort dans l’âme », je me résignais à essayer de trouver, malgré tout, des sources de satisfaction dans le jeu pour générer chez moi un semblant d’espoir sur l’avenir, et chasser mes idées suicidaires. Et là, au bon milieu de mes pensées noires apparut le rayon de soleil de cette journée bien triste. Je visualisais mentalement le but de Julien Féret, « le déchet » du Centre de formation de Rennes, recyclé depuis, ajustant avec une aisance technique et un esthétisme parfait cette offrande de passe de Stéphane Dalmat, doté lui aussi, de temps en temps, de finesse et d’intelligence.

« Mortel ! » m’écriais-je au micro « d’Armorique », tel un adolescent qui venait de découvrir la sexualité pour la première fois ou les émotions d’un nirvana footballistique. L’immortalisation de cette action restera dans les annales, dans nos mémoires et viendra sans doute atténuer le goût amer d’un constat sans concession mal digéré  en mai dernier. Je revis encore et toujours le même synopsis : amortis loupés, passes moribondes, des idées de jeu collectif mortes-nées sabordées par des joueurs trop individualistes,  des attaquants « morts de peur » devant le but et, enfin, aucuns « mort de faim » dans la récupération collective du ballon.

« A la vie, à la mort », voila sans doute notre relation ambivalente avec le Stade Rennais mais il est grand temps de « prendre le mors aux dents *» vers d’autres aspirations pour le club avant que ses supporters ne fassent de même**. C’est sans doute mon subconscient qui parle et qui voit la mort partout. Espérons simplement que ce ne soit pas prémonitoire.

Significations :
* Se mettre soudainement et avec énergie à un travail, à une entreprise… ou
** Se laisser aller à la colère

Jean-Marc Mézenge

Jean-Marc Mézenge est l’ancien adjoint de Raymond Kéruzoré et consultant sur France bleu Armorique.

7 réflexions sur « « Chronique d’une mort annoncée ! », par Jean-Marc Mézenge »

  1. Oui monsieur Jean-Marc Mézenge! Mais c’est le début de saison et je me souviens aussi de ces critique l’an passé qui ne donnaient pas cher de la peau du stade rennais! Quand il avaient perdu tous les match amicaux sauf celui de laval!! Cette équipe de petit jeunes sorti de presque partout sauf de ligue 1! De cette réflexion de kana, quand un journaliste lui demandait ce que cela fait de découvrir la ligue 1……! Alors Entre 150 millions d’euros qui font rêver des médias! Et la création peu à peu d’une équipe qui vie et joue le haut de tableau! éclairez moi si je me trompe mais si mangane et d’autre on re signaient c’est pas que pour l’argent! et Antonetti est bien le même? Qui a fait monter un bande de gamin qui venaient de rhône alpes et d’auvergne au sein de l’asse. De la ligue 2 à la ligue 1! Dont un certain grégory coupet qui venait lui d’un petit club! qui n’avait rien de fabuleux. Alors Notre cher entraineur aurait-il perdu la formule magique! Pourtant dréossi depuis son arrivé à bien rendu le club plus stable! Et messieurs Le lay et la famille pinault aurait-il plus cette envie de réussir?

  2. J’etais aussi au match retour de l’Europa ligue et force est de reconnaitre que j’ai été frustré tout au long de la rencontre. Nous avons beaucoup de potentiel mais il ne s’exprime pas faute de collectif. Je rejoins Mr Mézenge sur ce point. Nous sommes aussi fragilisés par toutes ces occasions manquées. Si Pitroipa met sa première occasion on en met 5 derriére. Au lieu de ça le doute s’installe dans la tête des attaquants( exemple le contrôle de Boukari au lieu de frapper de suite en 2eme mi-temps) Personnellement je pense qu’il nous faut absolument un grand No9(toutes les équipes de tête en ont un, Lissandro, Gameiro, Sow, Gignac, Rémy). Si on en trouve pas je pense qu’on sera plus près de la 10eme plce que de la 1ere. C’est dommage car beaucoup de gens travaillent bien dans notre club et ils mériteraient vraiment d’être récompensés.
    Salut les amis à plus.

  3. Il est toujours amusant et…cruel de lire un billet dont le contenu est tellement démenti pas les faits: je parle du match retour contre Belgrade.
    Une leçon à retenir, monsieur Mezenge: on a beau avoir été l’adjoint de R. Keruzoré la vérité en sport n’est que la dernière; la suite peut vous démentir …cruellement. Un bilan ne s’établit qu’à la fin d’un exercice. Alors, attendez encore pour avoir un avis solide, attendons nous aussi.

  4. Décidément, c’est le deuxième Patrick qui ne dit ne pas comprend toujours la nuance du contenu de mes chroniques. Le premier n’était pas anonyme. Delà à croire que cela vient du prénom…
    De plus, Cet article n’est pas un bilan de notre club dans son parcours en Europa League mais une réflexion basée sur un constat de jeu sur un match précis et avec des états d’âme liés à la fin de saison dernière…
    Je remercie Patrick de me rappeler que le football est capricieux et que « la vérité d’un jour n’est pas forcement celle du lendemain ! » …
    Alors non, « on n’attend pas Patrick » pour analyser et raconter des témoignages avec effectivement de l’expérience (adjoint de Kéru) qui m’aide à apporter une vision subjective des évènements sportifs.

  5. Morbleu! Je n’en démords pas.; je soutiendrai désormais mordicus que la morale de cette histoire c’est de demander un moratoire avant de juger notre cher stade rennais . Le remord d’avoir voulu jouer au matamore avec vous, monsieur Mezenge, m’ a fait perdre le nord et me remplit de honte. Il me reste à me mordiller les doigts. Inutile donc de me morfondre dans la tribune Mordelles pour tromper mon anxiété morbide; plutôt retourner dans mon Armor non loin de Morlaix où je réside. Là, je saurai me mortifier et mordre la poussière en signe de rédemption.

  6. Désolé Mais le terrain semble encore vous donnez tort! J’espère qu’il le donnera longtemps!
    Non pas que je ne vous apprécie pas!
    Loin de moi cette idée j’adore vous suivre sur france bleu lorsque vous nous faîtes la plaisir de présenter ce duo de chocs que toute les radio doivent nous envier!
    Mais Je pense que cette chronique ce n’est juste une erreur de « parcours, » d’appréciation! ou peut être si vous me le permettez. Juste faite trop rapidement! Car si l’on se veut faire l’analyse des match amicaux! On voit plus de jeu!
    Des Lemoine, Camarra, … qui semble vouloir vu de l’extérieur quitter le navire. Par manque de moyen d’acquérir du temps de jeu! M’vila, Mangane semblent vouloir rester par désir voir jusqu’où ce navire va aller!
    Si l’on ce fixe dans le temps on semble voir une monté en puissance!

  7. Alors Monsieur Mezenge, toujours aussi critique de notre équipe? Vous savez, il ne faut pas bouder son plaisir ! D’autant que l’on ne sait jamais de quoi demain sera fait …. Hip! hip hip le stade rennais

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