Voilà ! Pour ceux qui en doutaient encore, Rennes ne sera pas champion cette année. Et Rennes ne gagnera pas non plus la Coupe de France. Rennes se battra pour l’Europe, probablement… Et avec un peu de loose, Rennes réussira à la manquer sur un but de Saint-Étienne contre son camp à la 93ème minute de la dernière journée, là-bas contre Paris… situation normale quoi…
Cela dit, un peu comme Alexander Tettey qui a pris le parti d’en rire à Sochaux quand il s’est retrouvé dans les buts, les gants sur les mains et la chemise de Douchez sur le dos, je ne peux pas m’empêcher de regarder ces deux derniers matchs et de me dire, une fois encore, que notre équipe a quand même quelque chose de génial.
J’étais occupé à honorer les obligations d’un soir de fête, une pinte a la main et quelques-unes dans le cornet, quand on s’est effondrés contre Sochaux… Et je ne pouvais que m’arracher les cheveux en suivant l’évolution du score sur scorestime.com…1… 2… 3… 3-1… 4-1 et un p’tit rouge pour Douchez… 5-1… Et puis j’ai regardé le match après coup et j’ai compris ce qui venait d’arriver.
J’ai vécu le suivant contre Reims dans toute son intensité dramatique. Je me suis réjoui, énervé, exclamé, résigné, enthousiasmé, effaré, effondré, désespéré… et puis je n’ai pas pu m’empêcher de sourire un brin : j’avais reconnu mon équipe, celle que j’aime tant parce qu’elle est parfois ridicule, parfois superbe mais toujours unique :
– Une équipe qui ne concède qu’un but en 8 matchs et 9 buts sur les deux suivants ;
– Une équipe qui arrive à voir, dans un même match, deux de ses cadres les plus importants (dont le capitaine) blessés, son gardien de but exclu, son milieu de terrain le plus en forme dans les buts après avoir épuisé ses remplacements, une égalisation refusée alors que le ballon avait franchi la ligne… Et perdre 5-1… ;
– Une équipe qui ouvre le score et se prend 3 buts, qui trouve les ressources mentales pour revenir au score et se procurer un penalty pour forcer la décision… Et le rate… Et se le re-procure… et le rate… qui voit son joueur le plus expérimenté succéder à l’un de ses plus jeunes espoirs dans l’échec, comme un passage de témoin entre deux générations de loose à la Rennaise… ;
– Une équipe tellement habituée à nous offrir les plus grandes joies et les balayer d’un revers de la main… ;
– Une équipe qui nous a ouvert en grand les portes d’une victoire en Coupe de France, d’un coup de boule américain, avant de se rétracter dans la minute suivante ;
– Une équipe qui nous a offert une participation en Ligue des Champions sur un plateau avant de la perdre pour 10 secondes, sous les effets conjugués d’un autre coup de tête et d’un vol de canaris colériques…
Et puis avant, il y a eu un autre Rennes – Lille, un triomphe sur Osasuna pour un naufrage européen, et puis encore avant il y a eu les années yo-yo ou le rêve et le cauchemar se succédaient année après année…
Certains parlent de manque de caractère, d’autres de manques structurels, certains parlent de malédictions, de marabouts ou de cimetières indiens sous le stade… On accuse les joueurs, les entraîneurs, les présidents, les actionnaires, les supporters ou même la mascotte… Mais on oublie qu’à Rennes, la loose c’est avant tout une culture, une marque de fabrique, l’identité même de tout un club depuis plusieurs décennies.
Rennes est belle, Rennes est frustrante. Rennes est une looseuse magnifique, mais Rennes me fout des frissons pas possibles qu’aucune autre équipe de football au monde n’est capable de me procurer… Parce que le Stade Rennais, c’est tout simplement l’essence dont est faite le football… Un condensé de ses plus grandes joies et de ses frustrations qui se mêlent à l’infini, sans que jamais l’on puisse courir le risque de se croire arrivés au sommet, sans jamais que l’on puisse arrêter d’y croire encore.
Que j’aime ce club !
Puchkin
excellente analyse
J’essayais de faire comprendre à ma copine pourquoi j’aimais le Stade rennais, sans grand succés.
Ben, je vais lui faire lire cet article. C’est exactement pour ces mêmes raisons que j’aime ce club.
Ping : Tweets that mention Rennes, l’essence même du football – Blog Stade Rennais Online -- Topsy.com
excellent c’est aussi pour ça que j’aime le stade rennais! c’est une histoire sans fin!
Merci Puchkin
Voila une analyse extrêmement perspicace
Toute l’histoire du supporter rennais en quelques lignes
En effet, aucun club au monde n’ est capable de me faire passer d’ une journée anodine, à l’enfer d’ une défaite ou au bonheur suprême d’ une victoire.
Ah ce bon vieux stade de la route de lorient, quel bonheur quand le bruit du cuir vient faire frémir les filets adverses. Nul stade n’est capable de me procurer çà.
Le prix à payer ? Quelques rares moments de joie intense, incomparable, bien vite chassé par de cruelles désillutions. Ainsi va la vie du supporter rennais.
Mais comme disait Pagnol : » il n’est pas nécessaire de le dire aux enfants »
t’as la classe mec.
j’ai 44 ans et vraiment le ressentit de joies de peines d’exaltations de frustrations avec le stade rennais n’a pas de commune mesure mais être fan du stade peut être reconnu comme un sacerdoce ou les plus beaux rêves se mélange avec les plus mauvais cauchemars
Ce club on l’aime ce club nous fait vibrer
et l’espoir fait vivre
Je ne dirai qu’un mot « Bravo !!! ».
Superbe analyse qui nous fait comprendre qu’on nait SRFC qu’on vit SRFC et qu’on meurt … SRFC !!! (cet article mériterait d’être édité dans le journal local pour relativiser tout cela et redonner courage à tous !).
Kenavo
Félicitations Puchkin,
l’article refléte le sentiment de tous les vrais supporters, à ce détail prés, c’est qu’ un jour, le stade rennais sera au firmament
que j’aime aussi ce club!!!! c’est super senti!! on dirait que j’ai écrit ça!!!
j’aurais plus titré : RENNES, le diesel du football en relation avec nos entames de match…
J’etais tres abbatu après cette défaite en coupe de france, puisque c’etait encore le seul espoir d’obtenir un titre cette année… J’ai 28 ans et je suis supporter de rennes depuis depuis tout petit, je n’ai donc jamais connu de titre de rennes et c’est tres frustrant, et ce tres bon article résume très bien le sentiment qui me ronge depuis mardi soir…
N’oubliez jamais que Pinault doit nous donner un titre de champion de france d’ici a 2013. Reste plus que 2 ans… clic, clac, clic clac….
Bravo pour ce magnifique article
et puis oui on l,aime ce stade rennais et ce quelque soit le resultat
mardi je suis passé par tout les etats mais bon je lui reste fidele
et point de vue ambiance ca a super poussé j espere que ca va continuer comme caa peine huit milles personnes on aurait pas cru par moment
et je m attendais a une veritable bronca finalement non les joueurs etaient suffisamment abattus si c est comme ca pour les prochainsmatchs ce sera top
Merci pour cet article, je me retrouve parfaitement dans cette description !!! Mon quotidien est rythmé à l’humeur d’après-match. Quand Rennes gagne, je jubile et mord la vie à pleine dent et quand Rennes perd, je m’exaspère et broie du noir …
Merci Puchkin pour ce superbe article !!!
Allez le Stade Rennais .
Bravo à toi et merci. Ton article est un monument qui me mouillerait presque l’oeil.
64 piges ; j’ai commencé à supporter les rouges et noirs dans les années 50, sur les genoux de mon papa. Tu penses bien que je te reçois 5 sur 5.
A +.
Enfin !
Et je rajoute je préfère le 3-4 contre Reims au 1-0 contre Monaco par exemple.
Quelle soirée ! Que de temps à refaire ce match …
Et rappeler ce match contre Osasuna ! Bravo !
Merci pour cet article…je supporte le Stade Rennais depuis toujours et je vais continuer quels qu’en soient les résutats …car j’ai à peu près tout connu mais 2 défaites consécutives comme nous venons de vivre ça fait mal car avec les nouvelles recrues , le démarrage de l’année en fanfare ; on tombe de haut !!…mais on s’en remettra , il faut jamais perdre espoir!…
excellente analyse j ai aimé, c’est vraiment le fond de ma pensée 🙂
It’s good !!!
Merci pour cette Article Puchkin qui est tellement vrai
Je me suis permis de le faire partager sur ma fan page FB qui rassemble des potes pour parler de foot ( consonnances Rennaises forte)
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Super Puchkins, tu as trop bien décris ce club.
Il nous fait toujours miroiter un bonheur immense pour finir sur une cruelle désillusion quand on s’y attend le moins et toujours sur la fin, lorsque l’on est tout proche du but.
Pour ça, c’est clair qu’il est unique au monde.
Très beau texte !
Je « crains » cependant que ce sentiment soit partagé par une majorité de supporters en France. Un seul titre pour 20 clubs (que dire de la coupe !), c’est trop peu pour satisfaire tout le monde. Surtout dans la période actuelle où les hiérarchies sont si difficiles à chambouler.
que dire, cela fait plus de vingt ans que je supporte le stade rennais, et tous les ans c est la meme histoire, mais bon c est comme ca, mon cote chauvin, me fera supporte le stade, mais un petit titre ou une coupe, pour tous les supporters qui suivent le stade, on le merite vraiment, j ai connu les yoyo, le maintien, et maintenant depuis 4 5 on se bat pour l europe et a chaque c est pareil, cruelle tristesse a chaque fin de championnat, a quand un veritable tueur de surface, parce que les montano, kembo, julienne, camara cela ne vaut rien du tout, demain je vais me taper 150 km pour alle voir mon stade rennais en esperant une victoire, sinon la route du retour va etre tres penible
Superbe analyse, bravo. A travers tes commentaires, on comprend parfaitement les joies et la détresse que nous apporte ce club depuis 40 ans. Le jour où une coupe ou un titre arrivera à Rennes, quelle euphorie. Tant d’ espoirs enfin réalisés.