Sylvain Wiltord poursuit sa fabuleuse carrière au FC Metz, en Ligue 2. Sevré de plaisir au quotidien sur les bords de la Vilaine, « pigiste » du côté de l’OM, puis au chômage technique pendant six mois après son départ du Stade Rennais de Guy Lacombe, il s’est laissé séduire par le projet Lorrain qui tente de retrouver l’élite Nationale. Non seulement cette équipe est devenue l’attraction de cette fin de saison en ligue 2 mais je ne vous cache pas que je ne manque, sous aucun prétexte, une rencontre des grenats aux maillots frappés de la croix de Lorraine.
« Nino » Brown, surnom de Sylvain en référence cinématographique à un chef de gang redouté dans le film « New Jack city », est devenu, depuis le mercato hivernal, le messie ou le « Messi » – toute proportion gardée – d’un club qui n’aurait jamais envisagé d’accueillir un tel talent. Si ses jambes ne sont plus celles de ses vingt ans, sa tête et son œil ont gardé la même vivacité. L’homme qui a «fait reboucher les bouteilles de champagne à des italiens arrogants lors de la finale du championnat d’Europe des Nations en 2000» est en train de donner raison à ceux qui, comme moi, pensent « qu’un grand joueur ne meurt jamais », tant que la flamme et l’envie animent son quotidien et notre week-end.
Il restera à jamais le « Nino for ever ». Bien sûr, l’homme est décrié par les esprits chagrins, et le joueur controversé par certains de ses entraîneurs, froissés par son aura et ses facéties (sur et hors du terrain). Mais n’est-ce pas l’apanage des artistes de se singulariser et de faire de l’ombre aux envieux qui phagocytent le football par leurs egos et leurs échos ?
Sylvain Wiltord, par son courage de poursuivre sa passion dans un contexte peu favorable où l’expression technique et artistique réveille souvent des poussées d’urticaire, bonifie ce championnat plus « physique que chimique ». Car c’est bien de cela qu’il s’agit : de l’alchimie qu’un joueur est capable de produire à tous ceux qui, de près (partenaires) ou de loin (public), sentent monter une forte dose d’endorphine (hormone du plaisir) lorsque « Nino » joue et fait jouer.
Au Stade Rennais, deux grands joueurs en fin de carrière ont, eux aussi, l’occasion de jouir de leur statut. Hélas, l’un, Mickael Pagis, reste sur sa FIN; mais l’autre, Jérôme Leroy, a encore faim pour notre plus grande joie.
« Les grands joueurs ne meurent jamais ! » car dans notre mémoire et notre cœur, ils vivent, sur et au-delà des stades, à chaque instant où un ballon roule, aussi bien sur le terrain de foot sauvage du parc des Gayeulles que sur le « synthé » du Soccer Cap Malo le dimanche matin.
Alors, « chapeau bas et merci Monsieur Wiltord ! »
Jean-Marc Mézenge
Jean-Marc Mézenge est coach et formateur (One To One) et consultant football pour France Bleu Armorique. Il nous livre une chronique. Chaque mois, il s’exprimera ainsi dans les colonnes de Rennes Football.
Je trouve ça très bien écrit.
Attraction, attraction… Le FC Metz l’est plus dans le mauvais sens du terme qu’autre chose. Comment craquer son slip à 5 journées de la fin? Allez donc faire un petit tour à St Symphorien…!
Sinon, d’accord avec vous, Mister Mézenge. Wilou restera à jamais un grand joueur. Jeté bien trop vite à la benne par notre ancien manitou moustachu qui, je l’espère, va perdre sa deuxième finale de coupe consécutive… Rancœur, quand tu nous tiens.
Vive la censure !!!
Si ce que vous appelez « censure » est la suppression de votre message insultant et diffamatoire, alors oui, il y a eu censure.