Politesse oblige, en ce début d’année je transmets tous mes vœux de santé et de bonheur à tous les supporters et amis du Stade Rennais qui espèrent que cette saison sera celle de tous les espoirs comblés. Les autres méritent simplement mon respect.
Que 2013, malgré une élimination prématurée dès les 32es de finale de Coupe de France contre des Lensois au zénith ce soir-là – et pas de Saint-Pétersbourg* – donne aux Rouge et noir les ailes nécessaires pour planer sur ce parcours en coupe qui n’est plus celui du traumatisme du 9 mai 2009 (finale perdue contre Guingamp, 1 à 2). J’y étais, ça va mieux, alors ne déconnez pas, les gars !
En effet la Coupe de la Ligue se profile à quelques jours du mercredi 16 janvier prochain. Cette demi-finale contre le Montpellier de Loulou (Nicolin) et de John (Utaka) est LE tournant qui va, soit propulser à pleine vitesse le train mis sur les rails par les Pinault depuis quinze ans ou bien laisser à quai les responsables de cet éventuel sabordage. Un match n’est jamais joué et encore moins gagné à l’avance. Je suis même peiné d’être aussi catégorique sur l’enjeu et l’issue de cette rencontre qui vont orienter, sans doute, le destin du « stade » vers les sunlights d’une finale de coupe ou bien les abîmes des désillusions génétiquement transmises depuis des lustres à tous ceux qui aiment le club. Mais là, j’ai le sentiment que, cette fois-ci, si cela se passe mal, on ne fera pas de cadeaux au plus haut niveau de la direction. On est donc, tous, derrière les Rennais pour revoir le Stade de France, effacer les vieux démons et gagner !
Que 2013 nous apporte donc l’allégresse en Coupe de la Ligue mais aussi des certitudes de constance de performances en championnat ! Frédéric Antonetti a souvent insisté sur la stabilité et la progression des résultats de son équipe depuis trois saisons. Et, même si les contenus laissent parfois à désirer, le classement actuel (4e), très flatteur, donne raison au coach corse sur les fondamentaux du jeu qu’il défend depuis le début de ses contrats. Le prochain Rennes-Bordeaux va nous apporter bien plus que des points. Placé à cinq jours du « match of the future », cette confrontation va permettre de cristalliser, certes, de la confiance pour l’avenir (ou pas) mais surtout de comparer des styles de jeux différents, voire opposés qui, en ce moment, sont efficients et efficaces à défaut d’être spectaculaires. Mais vous me direz que « seule la victoire est belle surtout quand elle est Rennaise ! ».
Enfin, que 2013, nous révèle d’autres Romain Danzé ! Issu de la formation rennaise, aujourd’hui remise en cause par une inévitable évolution des critères de réussite et par la mise en place d’une vraie modernité, vitale dans l’approche des méthodes et des hommes, cet archétype de joueur doit véritablement être un modèle identitaire rennais du footballeur de haut niveau de demain. Certes Romain n’est pas parfait. Il est parfois plus habile à manier les subtilités d’une communication policée par le biais de ses « tweets » distillés à tous ses amis de la toile qu’à se montrer performant dans tous les secteurs de ses nombreuses missions « antonettiennes ». Mais, il est souvent remarquable dans son adaptation technico-tactique aux différents postes, aux circonstances et aux adversaires car il possède l’intelligence sur et hors du terrain. Sa combativité et sa faculté à respecter le collectif compensent largement ses quelques maladresses techniques ou ses choix tactiques inopportuns. Personne n’est infaillible et il impose tout de même son statut et ses qualités de capitaine courageux à ses partenaires, à son staff et à tout l’environnement du club qui le perçoit comme un modèle de vertus. De plus, nanti d’une mentalité d’un jeune homme ouvert aux valeurs identitaires qui ont forgé son éducation et sculpté sa culture de Breton pur souche, il valorise ses atouts par son charme naturel, un brin de gentillesse, un zeste de réserve et un souffle de discrétion. Enfin, la stabilité de son humeur et son honnêteté intellectuelle aiguisent son sens critique et cela fait du bien surtout les soirs de déconvenues. Alors même si notre capitaine a encore de nombreux points (de progression) à améliorer, c’est un phare, vous dis-je, pour tous ses copains de chambrée (au sens propre) qui devront s’inspirer de ses valeurs collectives et humaines, s’ils souhaitent toujours voyager en première classe et aux frais de la princesse dans le prochain TGV aux couleurs Rouge et noir. C’est une métaphore mais elle me semble très proche de la prochaine réalité sportive du club.
Que 2013 soit l’année de tous les Danzé et, à défaut pour ceux qui n’auraient pas compris, qu’elle soit celle de tous les dangers !
*Le FK Zenit St. Petersburg est un club de football russe, très populaire et au parcours sportif ondulatoire.
Par Jean-Marc Mézenge
Jean-Marc Mézenge est l’ancien adjoint de Raymond Kéruzoré et consultant sur France Bleu Armorique.