« Donne ta balle ! ». Ce cri du cœur a longtemps hanté les terrains où évoluaient les jeunes pousses du Stade Rennais. Les Gourcuff, Lemoine, M’Vila et consorts (ou « qu’on sort » pas) s’en souviennent sans doute encore. Il y a 4 ans, la consigne récurrente et appuyée marquait un état d’esprit, une envie viscérale et instinctive de voir « du beau jeu collectif». Il était le signe de ralliement d’un « papy antillais », dirigeant-éducateur bénévole, qui « sévissait » comme une lame de machette sur le pied de la canne à sucre en période de récolte. Aujourd’hui, « mon papy » n’est plus sur les bords des terrains mais son esprit est toujours là et son « cri de guerre » vient toujours introduire la bise qu’il fait à « ses enfants du ballon rond ».
En regardant certains matchs de la CAN 2010, je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée pour lui et de m’exclamer avec force : « donne ta balle ! ». Trop de dribbles inutiles, trop de ports de ballon sans dessein, trop de passes par défaut, trop de tentatives égoïstes, trop de valorisations individuelles qui sont le reflet de ce qu’on a fait du football : « un sport individuel qui se pratique à plusieurs » (dixit Jérôme LEROY dans une interview, la saison dernière, qui a fait couler beaucoup d’encre !) Pas assez de rigueur collective, pas assez d’intentions altruistes, pas assez de jeu sans ballon pour valoriser autrui, pas assez de sanctions sportives pour ceux qui « la jouent perso ». Et même si j’entrevois de l’espoir avec des entraîneurs qui prônent des valeurs contrastées : « chasser le naturel et il revient au galop ».
Comme beaucoup d’équipes de Ligue 1, notre Stade Rennais est victime de cette pandémie qui vient souvent décevoir le « bon client », celui qui a remarqué que, depuis peu, le millésime footballistique Bordelais donne du plaisir à ceux qui en goûtent sans modération. Alors si, comme moi, vous voulez retrouver certaines valeurs dans un football qui gagne, venez au Stade de la route de Lorient, et lorsque qu’un joueur abuse de « facéties inefficaces », criez comme moi : « donne ta balle ! ». Cela pourrait peut-être changer le cours d’une action, d’une séquence, d’un match et, soyons fou, de l’histoire à venir des rouges et noirs.
Pour que la CAN ne soit pas le spectacle proposé à Rennes (et à l’extérieur). A bon entendeur salut !
Jean-Marc Mézenge
Jean-Marc Mézenge est coach et formateur (One To One) et consultant football pour France Bleu Armorique. Il nous livre une chronique. Chaque mois, il s’exprimera ainsi dans les colonnes de Rennes Football.
Je suis entierement d’accord avec J.M. MEZANGE.Hier encore contre MONTPELLIER le
commentateur a raler apres BRIAND alors qu’a 2-1 LEROY et MARVAUX S.etaient seuls dans la surface de reparation adverse. Etre collectif dans ces moments là,prouve que l’on peut ambitionner le niveau au-dessus.BRIAND serait-il un CHIMBONDA ,moi je le crois.Trop maladroit et manque de vision de jeu.
je suis d’accord avec vous jean-marc pour vous suivre sur France bleu quand les matchs sont à domicile, cependant pour que puisse faire des passes il faut aussi qu’il y ai disponibilité, des défenseurs, des milieux et des attaquants voir parfois aussi du gardien ce qui créer du mouvement par la suite de la vitesse et cet ainsi qu’on destabilise l’adversaire.
Seulement il ne m’a pas fallu longtemps pour voir le stade rennais manqué de vitesse, la première journée je l’avais déjà vu, contre Montpellier aussi et surtout saint-Etienne ou le score aurait été différent ça n’aurait rien changé.
je crois que le mal rennais en est là aujourd’hui plus qu’au niveau individualiste de la chose ; je crois également que le système n’aide pas les joueurs mais ça c’est une autre question.