Pour beaucoup de footballeurs, le jour du seigneur est souvent synonyme de joie ou de déception en fonction des résultats de leur équipe favorite ou de leur propre performance, quels que soient le niveau et la catégorie. Et c’est vrai que, trop souvent, la couleur de la vie « des sportifs en culotte courte », est teintée de nos émotions du week-end. Ce dernier dimanche de janvier 2011 restera, pour moi et pour toujours, gravé dans ma mémoire et dans mon cœur. Au programme, pas de match décalé de la dernière journée de Ligue 1, ni même un match matinal hebdomadaire de vétéran, mais, à 17h, nous « les manchots » passionnés de sport en général, étions redevenus Franchouillards mais surtout plongés dans une humeur nostalgique du sport que l’on pratiquait à l’école. Comme 7.3 millions de téléspecteurs, j’étais devant ma TV, prêt à « supporter des experts ». Je ne vous parle pas de ceux de Miami ou de Manhattan, acteurs des de séries américaines en vogue : ces artistes là sont handballeurs, héros et modèles pour tous sportifs dignes de ce nom, pour tous éducateurs diplômés qui ne bafouent pas la corporation ou, tout simplement, toutes personnes sensibles à la beauté du travail bien fait.
Dans la grisaille actuelle et la sinistrose ambiante du foot pro, je me suis réconcilié avec le sport de haut niveau à travers le jeu de cette merveilleuse équipe de hand. Sur les traces des Bronzés puis des Barjots, des Costauds, et désormais des Experts, ils nous ont montré la voie à suivre. Quel pied ! Rendez vous compte : quatre étoiles sur le maillot bleu pour quatre succès majeurs d’affilé – un titre olympique en 2008, un sacre planétaire en 2009, un triomphe européen en 2010, et, dimanche, ce festival d’émotions pour cette consécration mondiale. Chapeau bas Messieurs !
Puis, je fermais les yeux et revivais comme dans un rêve l’exploit des Omeyer, Fernandez, Karabatic, Gille et consorts. Soudain, une idée géniale me traversa l’esprit. Par une gymnastique intellectuelle que chacun aurait pu avoir, je fantasmais à l’idée de transposer les qualités de ces héros dans l’équipe de Frédéric Antonetti, après la débâcle de Sochaux, 5 à 1.
Un « Thierry Homeyer » dans les buts, gardien décisif aux moments opportuns, un « Jérôme Fernandez » en défense – capitaine charismatique, avec une technique efficace et des nerfs d’acier – un « Nikola Karabatic » en meneur de jeu – passeur, finisseur, créateur et dépositaire du jeu – un « Bertrand Gille » en pointe – mobile, combatif, intelligent et altruiste pour créer l’espace et déclencher le mouvement final dans une équipe de « Rouge et noir » dominatrice, invincible au Stade de la route de Lorient et ailleurs.
Et si cette idée était moins « sotte que grenue » (comprendre : saugrenue). Car quand on analyse avec une précision chirurgicale cette finale de Malmö et le jeu de ces héros, comme tout formateur en poste qui se respecte devrait le faire, on peut aisément formaliser des critères de détection et de sélection, poste par poste, mais aussi des principes d’animation de l’entraînement valorisant un modèle de jeu collectif rennais constant et fiable en compétition.
Raynald Denoueix, notre maître à tous ceux qui vénèrent « le beau jeu à la Nantaise », s’inspirerait du handball pour gérer les attaques placées de son équipe championne de France en 2001, et du rugby pour systématiser les décalages sur les côtés, contournant les blocs défensifs compacts.
Comme quoi, le rêve peut devenir réalité et pourquoi pas à Rennes !
Jean-Marc Mézenge
Jean-Marc Mézenge est l’ancien adjoint de Raymond Kéruzoré et consultant sur France bleu Armorique.
Je n’ai pas vu le match Rennes-PSG hier au soir; je l’ai suivi sur internet et suivant les commentaires d’O.F. d’aujourd’hui je crois savoir que le match en question n’avait rien à voir avec celui contre Sochaux ni Reims…il y a donc le mental qui compte beaucoup et effectivement le Stade Rennais mais aussi d’autres clubs pourraient s’inspirer de l’équipe nationale de Hand dans ce domaine!!..
Votre article est très bien fait, le seul petit détail, il n’y a pas 4 étoiles pour 4 succès d’affilée mais pour 4 titres de champion de Monde, 1995, 2001, 2009 et 2011.
Bel hommage au Hand et à nos Experts de la part d’un » manchot « …
Votre article a été publié sur leurs « murs » par Mrs Jérôme Fernandez & Nikola Karabatic… Bravo & MERCI !!
Ha les Rennais, faut toujours aller piquer les idées et les talents des autres pour espérer s’en sortir.
Ca veut dire quoi « swed » !
Si on peut piquer les idées de Barcelone et produire un beau jeu, pourquoi pas ?
La Swed est un beau pays un peu froid. S’inspirer de gens meilleurs que soi c’est très bien, mais faut pas chercher sur la lune ce qu’il n’y a pas sur Terre (copyright pour cette magnifique citation au fait). Pareil quand Domenech était au sommet de son art on disait ha mais les handballeurs ils sont au top. Les handballeurs ne sont pas là pour apporter au foot des répponses qu’ils sont pas foutu de trouver. C’est des oufs sur le terrain, les meilleurs du monde point final.