« Le roi est mort, vive le roi ! ». Je ne fais pas référence à une de mes chroniques de la saison dernière qui n’a eu pour « révolution » que la réaction de quelques supporters « torturés » par ma vision d’un homme de pouvoir, Noël Le Graët, qui va bientôt remettre en jeu sa couronne fédérale et qui doit, avant la décapitation ou le plébiscite, rendre la justice dans une affaire de « bleuets », rois du dance floor.
L’indifférence est sans doute la meilleure des manières de traiter ces impétueux, irresponsables, adulés en d’autres temps par les vrais coupables qui spéculent toujours sur des valeurs dépréciées, au sens propre et figuré (25 millions hier, combien aujourd’hui ?). « Qui se sent morveux se mouche ! » dit l’adage populaire.
A l’heure ou leurs nouveaux dérapages extra-sportifs (sorties nocturnes, violences diverses) et sportifs (expulsions, comportements, performances) alimentent la chronique, j’entends, ici et là, chaque « père spirituel » donner des solutions d’éducation, de savoir-vivre, de formation ou de valeurs morales véhiculées et caractérisées dans chaque comportement, sur et hors du terrain. Alors que « tous sont coupables et pas responsables ? ».
Le respect, ça se mérite et ça se construit à travers chaque parole, geste ou décision. Ça se gagne au fil du temps et des évènements mais surtout ça se révèle dans les moments les plus périlleux. Comme beaucoup de valeurs actuelles, ce concept semble banalisé et obsolète dans un univers où l’apparat et le compte en banque sont des références. Mais n’enterrons pas aujourd’hui, ce qu’on a valorisé hier. Comme le prophète, le chemin de croix commence pour des jeunes qui ne sont, sans doute, pas armés pour les combats de la « vraie vie ». Tendons-leur la main en étant vigilants, cette fois, pour qu’ils ne nous la coupent pas.
« Le roi est mort, vive le roi soleil ! ». Jean II Makoun s’est lui révélé comme le digne successeur d’un faux rédempteur. Sa performance contre Montpellier a couronné un homme intelligent, généreux, un leader technique et collectif, décisif même si il doit progresser dans la passe longue et dans son volume physiologique. Son comportement, sur et hors du terrain, fut un modèle de simplicité, de joie de vivre, de faire revivre le jeu et ses coéquipiers.
En conférence de presse, Il n’a pas oublié le petit mot fédérateur pour « les bannis jusqu’à nouvel ordre (de qui ?) ». Un sourire, une accolade, un gentil mot ponctué par une formule de politesse qui transperça la pluie et la grisaille d’une soirée de victoire méritée mais arrachée aux forceps.
« Le roi soleil » rayonne et espérons qu’il ne brûle pas le reste de sa cour comme celle-ci a cramé les ailes d’autres rois d’un soir. On a besoin de tout le monde pour construire un club.
Jean II a tout compris et il n’a point besoin, lui, d’un « fou du roi » dont j’ai souvent l’esprit, pour lui rappeler que tout cela n’est que du foot !
Jean-Marc Mézenge
Jean-Marc Mézenge est l’ancien adjoint de Raymond Kéruzoré et consultant sur France Bleu Armorique.
Bravo Jean Marc pour tes chroniques toujours pertinentes . On s’est un peu cotoyé il y a bien longtemps dans les coursives du Stade . Je ne me souvenais pas que tu avais été adjoint de Raymond Kéruzoré . Sans revenir sur la fin de sa carrière , j’ai toujours admiré ce joueur hyper doué qui par son aisance toute en légèreté m’enchantait : une des premières fois où je l’ai vu , c’était dans un match à domicile joué le 18 Nov.1970 contre Nantes & remporté 4 à 0 .Kéru m’avait donné l’impression de survoler les débats comme un ange blond Dans l’équipe entraînée par » l’ immense » Jean Prouff , opérait un autre joueur de très grande qualité : Naumovic !. Ah ,Nostalgie !