Après une saison blanche suite à une blessure récurrente aux adducteurs, Sylvain Marveaux est devenu en quelques semaines une des pièces essentielles du dispositif de Frédéric Antonetti. Un renouveau qui marque le retour en forme de l’ailier gauche rennais.

Une éclosion fulgurante

En 2001, Marveaux pose ses valises au Centre de Formation du Stade Rennais. Sans avoir remporté de titre majeur dans les catégories jeunes, le Breton se voit proposer un premier contrat professionnel de trois ans au sein de son club formateur en juin 2006. Alors à la tête de l’équipe première, Pierre Dréossi n’hésite pas à le lancer dans l’élite lors de la réception de Lille (1-2), match comptant pour l’ouverture de la saison 2006-2007. Faisant face à des absences dans le secteur défensif, Dréossi l’intronise… latéral gauche ! Cet après-midi là, Marveaux connaîtra des débuts difficiles face à la vivacité des attaquants adverses, et plus particulièrement face à Abdulkader Keita, qui marquera le deuxième but de sa formation d’une action individuelle de 50 mètres sans que le néo-pro stadiste ne puisse s’interposer (et même si Simon Pouplin ne fut pas exempt de tout reproche sur la frappe de l’Ivoirien déclenchée dans un angle fermé).

On se dit alors que le Vannetais d’origine ne se remettra pas de sa prestation insipide. Mais, c’était mal connaître les qualités mentales de Marveaux qui, replacé dans une position plus offensive lors des prochaines journées, démontrera de réelles aptitudes. De suite, son toucher, sa prise de balle, sa qualité technique, sa vision du jeu feront de lui un parfait suppléant à Olivier Monterrubio. Lors de cette première saison au haut niveau, il se montrera également décisif en marquant cinq buts et en devenant un joker de luxe au sein du collectif rennais en réalisant des performances de haute volée, notamment à Bordeaux (1-2, 17e journée) et à Saint-Etienne (1-3, 25e journée). En quelques mois, il est passé du statut d’anonyme à celui de la révélation de la saison 2006-2007 au Stade Rennais.

Une confirmation tardive

La saison suivante, tout laisse à penser que l’heure de la confirmation est venue pour le gaucher stadiste. Seulement voilà, la vérité du jour n’est pas forcément celle du lendemain. Peut-être trop attendu, Marveaux ne confirmera pas sa première saison au sein de l’élite. En dessous de son niveau réel, il ne justifiera pas les espoirs placés en lui. Seul éclaircie, sa prestation à Lorient (0-1, 8e journée) où il fut titularisé à un poste de milieu récupérateur aux côtés de Bruno Cheyrou. Lors de ce derby, il compensera son manque d’impact physique par son intelligence, sa qualité de passe et sa faculté à se projeter vers l’avant dans une position axiale, qui est certainement le meilleur positionnement du joueur. S’ensuit une saison tronquée où il ne sera utilisé que par parcimonie que ce soit par Pierre Dréossi ou Guy Lacombe.

En 2008-2009, Marveaux peut espérer un peu plus de temps de jeu au vue de sa préparation estivale. Seulement voilà, il est stoppé dans son élan par une déchirure aux adducteurs survenue lors d’un match amical avec l’Equipe de France Espoirs. Alors que les premiers diagnostics annoncent que le milieu de terrain rennais sera indisponible quelques semaines, il devra finalement patienter près de dix mois avant de refouler un terrain de Ligue 1. Ecarté lors de la déconvenue au Stade de France, Lacombe le relance lors de la journée suivante contre Caen. En cette fin de saison, il apportera une certaine fraîcheur au collectif rennais en délivrant deux passes décisives en trois matchs, et en laissant entrevoir le joueur talentueux aperçu lors de ses débuts professionnels.

La renaissance de Marveaux

Fort d’une entame de saison tonitruante dans le nouveau schéma tactique prôné par Antonetti, Marveaux est certainement un des meilleurs éléments de ces premières journées en terme de régularité. Dès l’ouverture du championnat, il avait donné quelques indicateurs positifs en délivrant deux passes décisives contre Boulogne-sur-Mer. Il s’est même mué en buteur lors des deux dernières journées en marquant le but victorieux contre Saint-Etienne (1-0), il y a trois semaines, et en donnant un avantage significatif à Grenoble (0-4), lors de la journée suivante, tout en étant à l’origine du but de Mangane.

En tout cas, il est incontestable de voir que Marveaux se plaît dans le nouveau dispositif d’Antonetti. Cantonné à un rôle d’ailier gauche depuis ses débuts en équipe première, le technicien corse lui laisse une certaine liberté cette année au niveau de son placement. Il n’est pas rare de le voir dézoner et apporter un plus indéniable dans l’entrejeu stadiste. Inspiré, il est impliqué dans la moitié des buts rennais cette saison. De plus et à la différence des années précédentes, il offre par l’utilisation de ses coups de pied arrêtés une arme qui pourrait être un facteur important pour décanter certaines rencontres. Déjà trois de ses phases arrêtées ont eu une incidence sur le tableau d’affichage en faveur des « Rouge et Noir » cette saison.

A 23 ans, il se pourrait que l’heure de la confirmation ait sonné pour l’ancien international espoirs français au vue de son importance dans le collectif rennais. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.

Par Duhault22

La fiche de Sylvain Marveaux