Tout était bien goupillé. J’ai pu gérer mon planning d’employé, francilien, itinérant sur la région grand ouest, pour assister à cette affiche de coupe de France opposant le Stade Rennais au Paris SG. Une journée prévue au Mans, le lendemain à Saint-Brieuc… Quelle optimisation pour caler cette sympathique soirée de 16e de finale de coupe au Roazhon Park, et vibrer ailleurs que dans mon canapé, pour mes rouge et noir bien aimés.
Premier choc. La veille du match, confortablement installé dans mon hôtel du Mans – non loin de l’éphémère MMArena et avec un soupçon de condescendance, satisfait devant ce sanctuaire que le SRFC n’ait pas acté le naming de son stade – je consulte le dernier article de SRO. Je découvre, un brin déçu (euphémisme), la liste du groupe rennais appelé par Papa Gourcuff et les dix-huit joueurs qui la composent. En bon Français (donc expert averti de la science footballistique), je m’insurge face à la non-sélection de trois cadres majeurs de l’équipe bretonne ! Bon, Christian, la presse (locale) a écrit – à tort ou à raison – en long et en large que tu n’étais pas un entraîneur de coupe. Que le jeu « léché » que tu as pu insinuer au FC Lorient, admiré – quasi- universellement par le public – n’a jamais débouché sur des résultats en coupe. D’ailleurs, le club qui porte ton empreinte, le FC Lorient, a remporté l’unique coupe de son histoire en 2002 lorsque tu t’étais égaré… au Stade rennais (entraineur du FC Lorient : 1982-1986, 1991-2001, 2003-2014). Je dois être un peu naïf (ouais d’accord en tant que supporter du Stade rennais, on doit cultiver ce trait de caractère), mais je pensais qu’après le galvaudage assumé, mais sanctionné sur le rocher monégasque, ton orgueil en aurait été touché ou affecté. Qu’un stimulus, une prise de conscience en aurait découlé… Mais non, ma pauvre vision d’éternel néophyte du football me projette encore face à mes contradictions : Gourcuff a raison de privilégier le championnat ou Christian a-t-il tort de sacrifier la coupe ?
Fort de mon investissement de 15 euros dans mon billet (et de quelques heures de trajet dans les pattes), je me surprends à maudire ce choix. Le championnat ? L’ambition devient complexe, le calendrier de février est hors de portée : deux déplacements en terres hostiles et la réception des très compétitifs aiglons. Alors pourquoi jouer les apprentis sorciers face au plus gros budget de Ligue 1 ? Equipe qui nous avait difficilement planté un but il y a quelques semaines… Je présageais une préparation des plus simples : quelques séances vidéos, une sélection de joueurs qui savent jouer ensemble sur les gros matchs, une équipe remontée à bloc, un discours adéquat, une diète galette-saucisse… On prend les mêmes et paf ! La magie de la coupe fait son effet ! Ben non, il faut lire entre les lignes du druide rennais : la priorité c’est le championnat. Il est 19h, je regrette déjà mon déplacement et, plus étrange, d’avoir payé un billet pour ce match.
Bon an mal an, je me dirige vers le stade. Deuxième choc. Je me suis planté dans ma réservation, je pensais être en Ouest France haut, mais me voici placé en Ville de Rennes haut. Les chants des supporters du PSG, à proximité, résonnent dans mes oreilles alors que je ne perçois que les gestes du lointain RCK dont les membres sautillent depuis la tribune d’en face… L’ambiance n’est pas là, l’avant-match ne présage rien de bon pour la suite… Et puis quoi, à quoi m’attendais-je ? Qu’attendions-nous ? Un miracle ? Celui qui anime et arrose de surprise la Coupe de France ? Il n’en a rien été. Un but, puis un deuxième alors que les Bretons semblaient portés vers l’avant. La sanction contre-attaquante parisienne aura eu raison d’eux, de nous. Cependant je ne pouvais m’empêcher de penser au public qui, comme souvent, s’était investi pour assister à ce match. Alors que celui-ci semblait avoir été galvaudé dès le départ.
Troisième choc. Les célébrations de buts. J’avais pu lire, notamment sur SRO, que les maillots ciel et blanc fleurissaient dans les travées du stade lorsque les Rennais accueillaient les Bucco-Rhodaniens. J’ai été surpris de poser le même constat lors de l’accueil du PSG (alors qu’il ne s’agissait pas de mon premier SRFC – PSG). J’ai vu mes deux jeunes voisins se lever à trois reprises (oui, seulement trois fois parce que je sirotais une bière de consolation lorsque Paris a planté son dernier but) pour célébrer la suprématie sans conteste du PSG sur Rennes. Ces mêmes voisins, humaient – selon moi – les Rennais-nés (au même titre que les protagonistes des applaudissements et cris de satisfactions qui se multipliaient à chaque action ou but de Paris – indeed). Alors que moi, né Francilien, qui a étudié cinq années à Saint-Germain-en-Laye (le « SG » du « P »), qui a arpenté les terrains synthétiques du Camp des Loges en cours d’EPS, moi qui pourrais avoir une réelle légitimité à supporter le club de la capitale, je voyais de jeunes Rennais enthousiasmés, probablement à raison, par le jeu parisien. Mon cœur, lourd de douleur, a poussé la carcasse qui le logeait à quitter le stade précocement en pensant : « de toutes façons, le seul club légitime en Île-de-France, c’est le Red Star, créé avant les années 1970, y a que ça de vrai, le reste c’est du vent ». J’avais envie de dénoncer leur grossièreté de supporter de ce club dégoulinant d’arrogance et de manque d’histoire… Mais personne ne peut les blâmer, surtout pas un pauvre fan rennais en détresse.
Cette douleur éphémère, en tant que supporter assidu du SRFC, je ne l’ai pas découverte ce soir. Mais je ne me rends que – trop – rarement au (feu) stade de la route de Lorient, et en ce sens je tire mon chapeau à celles et ceux qui, chaque week-end, ou en semaine, lorsque les fumets des galettes saucisses embaument la rocade ouest, viennent par milliers, acheter leur billet, et encourager leur équipe de cœur. Quant à moi, petit supporter francilien du Stade rennais, faible de ma petite expérience de dix-sept ans d’amateur actif de cette équipe (face aux 116 années d’existence du club), je constate que si la vitrine des trophées n’est pas remplie, force est de constater que ce sont les compétitions à élimination directe qui ont généré plus d’émotions des bords de la Vilaine jusqu’au canal Saint-Denis. Moi qui n’ai jamais pu détester un entraîneur de Rennes, de Paul Le Guen à Philippe Montanier, je t’en prie Christian, ne gâche pas les compétitions qui ont fait vibrer (jusqu’à leur triste dénouement) tous les supporters rennais ces quelques dernières années. Vive le Stade rennais ! Vive l’(étoile) rouge qui brille encore !
Par Fabiniou
Quel non match de ses joueurs en manque de temps de jeu ..comme dit la presse !!!
Triste spectacle offert aux fidèles supporters !
Manque d’ambition du coach et de l’équipe dirigeante..
Depuis quand néglige t on la Coupe qui respire à elle seule le vrai football ..celui de nos campagnes et des clubs de tous l’Hexagone ..Pas seulement celui de la Ligue 1 qui nous a offert une bien piètre vitrine …en tous pour le srfc !!
Yanig …un supporter indigné
ruello de hors demision
stade rennais honte de la bretagne
Les chants des supporters parisiens « raisonnent » (résonnent) dans mes oreilles? Y avait–il un jeu de mot
Quelle honte, on passe pour des cons une nouvelle fois.