Yoann, c’est la star de l’équipe. Lui, il a trop la classe. Tu l’affublerais du survet eighties de Guy Roux ou du costard à carreaux de Derrick, il aurait encore de l’allure. Même au volant d’une Kangoo il assurerait. Quoi que…
Une élégance clooneysque (Attention aux homophones insidieux).
Malheureusement, il n’a pas une grosse santé. Une technique zidanienne pour un physique félon digne de ceux de Diaby ou Robben. C’est notre « beau gosse aux pieds d’argile ». D’autres plus féroces le qualifient de « Major trottant » en référence à un illustre prédécesseur Magyar.
Il est revenu au club après 4 années « sympathiques » à l’OL, fort d’un contrat somptueux décroché après une saison étincelante sur le maillot à scapulaire des Girondins, auréolée d’un titre de champion de France et du trophée UNFP de meilleur joueur de Ligue 1.
Mais c’est à partir de là que son corps l’a lâché, gâchant son passage rhodanien où il n’a pu qu’épisodiquement faire l’étalage de son potentiel.
Ses détracteurs disent que durant ces 4 exercices, avec ses émoluments, les Gones auraient pu se constituer un effectif en mesure de briller sur le toit du football continental. Au lieu de cela, ils ont été obligés de se rabattre sur des recrues improbables rompues aux rencontres de la Ligue Europa.
Ça tombe bien puisque de toutes façons ils y sont reversés tous les ans après le premier tour de la Ligue des Champions, pour se rendre dans des bleds dont même le vainqueur des masters de Questions pour un Champion ignore l’existence, alors qu’il est prof d’histoire-géo et dont les orthophonistes les plus chevronnés s’échinent en vain à prononcer le nom.
Leur président ne s’est toujours pas remis de ce passage dispendieux. Par souci d’économie, il a été contraint de mettre sur le banc le coach de la CFA. Il est même obligé d’aller se faire la brosse à la boutique OL coiffure. Idem pour les lunettes.
Il était déjà pas gracieux avant, mais alors maintenant…
Si jamais on s’impose là-bas sur un but de notre meneur de jeu, ils ont intérêt à prévoir 2 tubes de Tranxène pour le boss.
L’autre beau gosse de l’équipe c’est notre gardien, le sosie de Giroud. Il a failli partir à l’OM à l’intersaison, mais ils ne l’ont finalement pas pris sous prétexte qu’il passait trop de temps à se recoiffer pendant les matchs. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils ont voulu enrôler celui de Saint-Etienne.
Alors il est revenu en catastrophe chez nous quand il a su qu’on avait recruté un autre portier, presque aussi beau que lui en plus. Du coup le coach l’a maintenu titulaire puisqu’il était quand même troisième goal de l’Equipe de France à l’Euro.
A ce sujet, il a très peu apprécié les remarques stigmatisant la vacuité de ce statut. Il a raison, 3e gardien c’est aussi utile que coiffeur de David Luiz, ou qu’un sommelier chez Mc Do.
Après tout, il n’y a rien de déshonnorant à faire banquette. Regardez Sanjin. Hormis le fait qu’il porte un nom à donner des nausées à Isabelle Mergault, il y était abonné depuis belle lurette avec son compagnon d’infortune Christian. Ce dernier lui avait conseillé de signer à Lorient, comme cela on aurait pu dire qu’il jouait dans Golfe Prcić. Mais depuis qu’il s’est trompé d’horaire de match la veille du changement d’heure, on ne l’entend plus beaucoup chambrer. D’ailleurs s’il continue, il finira guide touristique pour les cars Duboullay à force de sillonner la Bretagne tous les dimanches avec la CFA.
Mais rien n’est figé, le onze n’est pas immuable. Regardez Adrien, après deux années de prêt à Clermont-Ferrand, beaucoup le voyaient voué aux joutes de la réserve. Mais son abnégation et un talent certain lui ont permis de revenir en équipe fanion. C’est un peu notre Robert Pirès. Trop gentil, bien élevé, toujours bien coiffé. Il faut qu’il muscle son jeu comme disait Jacquet et là il s’imposera.
Parce que techniquement, devant on a Kamil qui lui dame le pion. Mais pour la régularité, il faudra repasser. Il est aussi bien capable d’éclairs de génie que de prestations insipides. Mais bon, sa saison est sauvée depuis qu’il a planté les deux buts de la victoire chez l’ennemi intime. Il ne manquerait plus qu’il se blesse avant de rejoindre la Premier League, le championnat de ses rêves.
Pour compléter le tableau, on peut ajouter Giovanni et Pedro. Le premier nommé est la figure de proue de l’attaque. Quand il rate des occases, il a tendance à s’agacer. Autant dire que quand l’arbitre siffle la mi-temps, il est déjà passablement énervé. Pas besoin de 10 matchs pour être suspendu. Certains louent ses qualités dos au but, mais beaucoup préféreraient qu’il les mette en évidence face au cadre.
D’où une prise en grippe par une partie du public. C’est pourquoi il a fini par regretter que le coach ne fasse plus jouer Ermir qui cristallisait toute la rancœur du Roazhon Park après ses déclarations maladroites de l’an dernier, quand il était prêté aux Nantais.
Quant à Pedro, c’est sans doute le seul Brésilien doté d’un physique et d’une technique d’Irlandais, sans oublier le fighting spirit. Il a plus une gueule à s’appeler Peter Mc Henry. Lui c’est le Jean Alesi des terrains gazonnés : à fond, à fond, à fond… tribunes. Quand il a le ballon, on dirait un poulet qui se sauve devant les roues d’une voiture. D’ailleurs parfois s’il fait une passe décisive, les journalistes pensent que c’est Kamil qui en est l’auteur. Mais sa débauche d’énergie est telle qu’elle vaut bien notre indulgence.
Devant, on a Paul-Georges. A l’instar d’Aubameyang, Frau, ou encore Boumsong il porte plutôt un prénom pour jouer au polo. Il y a deux ans encore c’était notre arme fatale, il faisait tourner en bourrique les latéraux adverses, mais lui aussi a connu les affres de l’infirmerie. Depuis il peine à retrouver son niveau. A part ça, en dehors du terrain il porte des lunettes pour faire son Thuram. Ce qui ne l’empêche pas de dire des conneries de temps en temps en zone mixte.
Ce n’est pas comme Gelson. Lui c’est l’intello du groupe. Il parle au moins 6 langues avec un vocabulaire riche et varié. Ah s’il maniait aussi bien le ballon que les langues de Shakespeare, Goethe, Cervantes ou Molière… De plus il livre des analyses fines et justes à l’issue des matchs. Tout le contraire de son quasi-homonyme sur RMC.
Quand on a perdu et que personne ne veut aller parler aux journalistes, c’est toujours lui qui se dévoue.
Ah j’oubliais Dimitri. Lui, il n’a vraiment pas de bol, depuis qu’il est arrivé il s’est fait deux fois les croisés et donc il n’a encore jamais joué avec nous en Ligue 1. De toutes façon à quoi bon, il occupe le même poste que Romain.
On peut nous accuser de bien des maux, mais pas de pessimisme. Parce qu’un club qui embauche Apam, Mensah, Dimitri et Yoann et bien d’autres…
Mais bientôt plusieurs d’entre nous risquent de s’exiler car le mercato d’hiver pointe son nez. Cela va être l’occasion pour certains d’essayer de se refaire une santé sous d’autres cieux, de tenter de « nouveaux challenges sportifs », de goûter à une couverture médiatique à la hauteur de leur talent ou de découvrir une quelconque destination exotique. Alors que des « renforts » vont nous rejoindre avec leur cortège de promesses. Encore de quoi faire couler de l’encre…
« Le jeu est l’essence du football, il sera notre planche de salut. Le plaisir de jouer ensemble, le plaisir simple de jouer au foot, c’est l’épanouissement individuel au service du collectif. C’est l’émotion du jeu qui nous transporte. »
Je crois qu’on n’a toujours pas assimilé le message.
Par Etienne Lido
Merci pour ces six épisodes malins, drôles et d’une très bonne justesse d’observation.
Le survet’ 80s de Guy Roux c’est trop la classe, qu’est ce que tu racontes lol.