Gyan + Bangoura + Sow + Briand = Montaño. Sur le papier, l’équation semble farfelue. Sur le terrain, elle l’est encore plus.

Lors du dernier mercato estival, les dirigeants stadistes nous prouvaient, si tant est que cela était encore nécessaire, à quel point notre club chéri était ambitieux (…), prenant même le risque de laisser les clés de l’attaque à des jeunes joueurs formés au club, mais clairement peu aguerris aux joutes de la Ligue 1 (Abdoul Camara en est le plus bel exemple, en dépit de qualités certaines). Malgré l’avènement tardif, mais semble-t-il réel, de Jirès Kembo Ekoko sur le front de l’offensive stadiste, le Stade rennais marque le pas depuis quelques semaines. Pire, les hommes de Frédéric Antonetti ne « scorent » plus ou presque. Seize buts en quinze rencontres de championnat disputées (1 but par match de moyenne), qui dit moins ? Seules quatre équipes à l’heure actuelle… (Montpellier, Toulouse, Nice et Arles). Pendant ce temps, Moussa Sow s’éclate à Lille, Asamoah Gyan apporte du baume au cœur des supporters de Sunderland, Jimmy Briand pèse sur les défenses hexagonales tandis qu’Ismaël Bangoura bronze désormais aux Émirats Arabes Unis. Que faut-il finalement penser de tous ces départs sans réelle compensation numérique ? Le SRFC a t-il réellement les moyens de ses ambitions ? Sempiternel débat mais qui mérite certainement d’être soulevé, toujours et encore.

Une attaque en berne

Depuis le début de la saison, l’attaque rouge et noire est restée muette à cinq reprises… Depuis (redondance de bon aloi), la victoire face à Toulouse (sur le score de 3 buts à 1) et la prise éphémère du fauteuil de leader de Ligue 1, les hommes de Frédéric Antonetti n’ont inscrit que quatre buts en six rencontres de championnat, dont la moitié face au voisin Brestois il y a quinze jours de cela. Y’a-t-il péril en la demeure pour autant ? Si l’on regarde les statistiques de plus près, on constate que Jirès Kembo Ekoko et Víctor Hugo Montaño (les deux meilleurs buteurs du club) pointent à trois buts, alors que l’ancien persona non grata du SRFC, en l’occurrence Moussa Sow – toujours lui – (jadis décrié pour son manque d’efficacité) en est déjà à 10 réalisations. Le constat est clair, le club phare de la Bretagne… mayennaise (ça, c’est pour le soupçon de provoc’) pêche dans la finition… et ses attaquants ne sont pas les plus virevoltants de la Ligue 1… euphémisme quand tu nous tiens. Nul doute que Pierre Dréossi and co sont à la recherche de la perle rare capable de nous rappeler au bon souvenir pas si lointain d’un certain Alexander Frei ou d’un Shabani « Chris » Nonda. Aurons-nous donc une surprise pour Noël ? Je l’espère en tout cas. En attendant la quête du Saint-Graal (ou pas…), Rennes déjoue et laisse échapper des points alors même que certains matches semblent bien maîtrisés. Incapacité chronique devant le but ou simple manque de réussite passager ? Telle est la question.

Rennes avance doucement mais… doucement

Il n’en demeure pas moins qu’à ce rythme de tortue et en étant un brin pessimiste (plus de 20 années de supportariat « Rouge et Noir » m’ont appris le sens du mot « déception »)  – le Stade rennais n’inscrirait que la bagatelle de 40 buts environ, trop peu pour un postulant avéré aux places européennes en fin de saison, c’est une certitude. Le record à battre de la dernière décennie passée remonte à l’exercice 2002/2003 (pour une 15ème place au classement général final) et les 35 buts inscrits par la formation stadiste alors entraînée par Philippe Bergeroo puis par Vahid Halilhodžić. Nous n’en sommes pas encore là mais les voyants tournent au rouge… Depuis 1998 et l’arrivée du mécène Pinault à la tête du club breton, le Stade Rennais FC n’a rien gagné… pas même un seul titre majeur à se mettre sous la dent, mis à part deux Gambardella remportées par une kyrielle de jeunes pousses prometteuses mais qui, pour la plupart, tardent à s’imposer (voire confirmer) au plus haut niveau.

Un attaquant pour Noyel !

Vous allez me dire que la situation est loin d’être catastrophique, et vous avez raison. Ceci étant dit, cette cuvée 2010/2011 prend des allures de déjà-vu et ce n’est pas pour me rassurer. Peut-être est-il trop tôt pour tirer la sonnette d’alarme, c’est possible. Il n’empêche que pour un club qui se revendique comme le porte-étendard du football régional, il me semble anormal de constater que nos rivaux d’à côté nous donnent autant de fil à retordre… et nous mangent tout cru dès qu’ils en ont l’occasion (9 Mai 2009, toussa toussa…). Mais bon, l’hiver approche et nos dirigeants nous concoctent certainement de très belles surprises pour nos étrennes. Chers supporters rennais, je propose donc ce nouveau slogan à l’attention de la cellule de recrutement stadiste : « Un attaquant pour Noyel ! ».

Enfin, comme disait Pierre Desproges, vivons heureux en attendant… un sacre du Stade Rennais FC.

Rodighiero