« Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent connaitre … ». C’était un autre football, un autre « stade », une autre vie. Le 23 décembre 1990, lors du dernier derby breton du XXème siècle, entre Rennes et Brest, la victoire des rouge et noir, 3 à 0, a ravivé des souvenirs mais aussi la saine rivalité entre ces deux clubs qui opposaient deux philosophies, deux conceptions : le « foot business made by François Yvinec» du Brest Armorique FC de David Ginola, Bernard Lama et autres Corentin Martins» et le « Stâde » des frères Delamontagne, François Omam Biyik et du coach Raymond Kéruzoré, véritable icône vivante controversée d’un football collectif qui suintait une connotation politique très marquée. Si je reviens sur cet évènement qui, j’en conviens, date un peu, c’est que j’ai vécu ce moment inoubliable dans un contexte particulier. Adjoint de « Kéru » c’est assis à ses côtés sur le banc de touche – enfin façon de parler car Raymond le Zébulon, remonté comme une pendule, faisait le show derrière sa cahute – que j’ai pu, de très près, vivre des émotions que seuls une époque, un contexte et un homme étaient capables de générer chez des milliers de gens, spectateurs de cette furia rennaise. L’atmosphère était lourde et pesante, et plus qu’une quête de victoire sportive, « Kéru » avait envie de régler « son solde de tous comptes » avec un Président qui n’avait pas voulu, quelques années auparavant, jouer les seconds rôles à Brest. Continuer la lecture →